Je ne vais pas revenir ici sur les raisons qui incitent la fédération française d’athlétisme à proposer de nouvelles organisations de cross pour les enfants de moins de 12 ans. Non, vous pouvez vous référer à l’article en lien ici.

Aujourd’hui un petit point sur l’organisation en elle-même. En effet, nous avons à faire à des enfants jeunes qui découvrent pour la plupart les courses et en l’occurrence les cross. Il nous faut donc prendre tout en main pour les guider. Le plus dur est effectivement la première organisation de chaque situation mais lorsque tout le monde sera au fait de chaque procédure cela se passera aisément. En tout état de cause, tout s’est bien passé alors que c’était une première pour certaines situations après celles de Dompierre. Pour le futur des enfants dans l’activité, il nous faut bien un léger investissement de plus que pour les courses d’adulte et le bon déroulement dépend d’une organisation structurée.

Le but est de les guider au mieux dans un apprentissage qui va de l’amélioration motrice aux connaissances des différents principes de l’activité sans compter sur la prise en compte de leurs appréhensions de l’épreuve. Pour ces enfants alors, il convient de ménager un accompagnement le plus adapté et cohérent possible. Pour cela voici ci-dessous plusieurs éléments que je peux vous livrer plus ou moins en vrac pour que la manifestation se passe au mieux.

1. communication en amont des situations aux entraineurs en vu d’une préparation en conséquence (document écrit et vidéos ont été proposés)

2. communication aux accompagnateurs de l’organisation de chaque épreuve (idem pour les entraineurs) avec définition claire des règles notamment celle que tout tour commencé est comptabilisé et qu’après le coup de sifflet il n’y a plus de prise de bouchon.

3. réception des enfants pour un échauffement commun organisé par un responsable (merci pour aujourd’hui à Clément Dagois pour sa présence). L’échauffement en commun montre que le cross n’est pas qu’une question individuelle ou d’équipe et que l’on peut aussi partager avec les « adversaires ». Il a aussi pour intérêt de rassembler tous les enfants pour constitutions des équipes.

4. constitution des équipes dans un espace dédié (colonnes séparées par de la rubalise au sol par exemple) : on privilégiera les équipes de club avec un deuxième principe celui de l’équité en nombre et lorsque cela n’est pas possible, un enfant pourra compter pour deux en prenant deux bouchons).

5. l’identification des équipes notamment quand il y en a plusieurs du même club (l’une portera un chasuble).

6. attribution d’un responsable d’équipe à chaque équipe qui le suivra du début à la fin sans le quitter avant le résultat final (je remercie aussi ici toutes les personnes présentes ce jour pour leur implication auprès des enfants) et qui sera chargé :

                - du déplacement de leur équipe vers la zone de l’équipe (dans le sens de la course car il est important d’éviter les confusions de circuit)

                - de la réexplication des consignes le cas échéant aux enfants

                - de l’aide à la mémorisation pendant l’action car au début dans l’action « l’enfant » oublie vite (notamment de poser le bouchon mais aussi d’en prendre un autre)

                - du comptage des points avec l’équipe entière à la fin du jeu

7. matérialisation des espaces et des objets pour un meilleur repérage par les enfants mais aussi par les adultes : exemple

                - base d’équipe avec un drapeau de couleur identifié

                - bouchons de même taille pour éviter qu’ils ne s’emboitent et de même couleur (ça peut aussi aider l’adulte et l’enfant à vérifier qu’il est dans sa bonne base)

                - adulte identifié par une couleur, si possible la couleur du drapeau et bouchons si possible de la couleur du drapeau

                - zone de ralliement avant la course pour la constitution des équipes et pour le résultat final.

                - de la rubalise pour bien délimiter le trajet des enfants qui ne se repèrent pas comme les adultes restant concentrés sur quelques mètres devant eux pour plusieurs dizaines de mètres pour les adultes (merci à Fernand Givaudan pour son expertise).

                - un parcours sinueux type haricot permettant des virages dans les deux sens (motricité).

8. un repérage du temps pour les jeux en temps afin d’aider les enfants à se situer dans leur activité : la dernière minute est donnée tout comme les trente dernières secondes.

9. la nécessité de rendre des calculs simples et effectuer par les enfants avec l’aide de l’adule pour donner un classement rapide juste à la fin de la course après rassemblement des équipes (sur logica, la conversion en mètre peut sembler importante pour les adultes mais l’est-elle réellement ? Ne serait-ce-t-il pas un vue d’esprit ?).

NB : il est utile d’éviter l’emplacement du briefing des adultes et des enfants près de la sono ! Il est intéressant de positionner la course le plus proche possible du centre névralgique de la manifestation pour un engouement populaire. Il serait aussi souhaitable de proposer les deux situations Eveil Athlé et Poussin sur un laps de temps de 1h au lieu de 45’ car il est dommageable pour tout le monde de presser l’organisation des petits.

Le prochain article portera sur la construction de ces situations en liens avec différents principes d’apprentissage moteur et citoyen mais aussi sur la progressivité de celles-ci au cours du parcours d’athlète du jeune avant 12 ans.