Cela vous semble sans doute être le fouillli ! Et bien non, détrompez-vous ! Chaque enfant savait très bien ce qu’il avait à faire dans cette nouvelle organisation de cross. Bien entendu ce mercredi pour des raisons climatiques, la situation s’est produite en salle mais l’esprit était là. L’idée : créer des conditions favorables à la mise en situations des enfants de moins de 12 ans dans le courir longtemps vite. Ce jour, les enfants ont pu expérimenter deux situations de course : l’une sur un défi équipe contre équipe sur un circuit circulaire, l’autre (celle en image) défi par équipe avec alternance course-atelier de motricité rapide.

Le tout sous l’œil attentif de plusieurs enseignants du  bassin de Moulins lors d’une demi-journée de formation en lien avec les nouvelles modalités de cross.

A noter que ces nouvelles modalités proposées deviennent dorénavant les alternatives au cross en ligne classique qui pour cette dernière reste (pour l’athlète qui a bien vécu par ce que souvent bien classé [ou qui n’a pas vécu d’ailleurs car c’est plus facile de parler] ce type de cross) la représentation encore trop prégnante de ce que doit être un cross. (si la phrase est trop longue lisez-la sans la parenthèse).

Mais nous nous situons avec des enfants, des jeunes enfants ! Et là où nous, adultes, commencions notre premier cross en collège, nos enfants y sont confrontés beaucoup plus tôt voire déjà vers 3 ans ( ??? Non ! Je ne parlerai pas de Volvic !!!).

La fédération propose aujourd’hui (travail récent réalisé entre autre sur Moulins : car tout ce qui est pertinent ne vient pas forcément de loin et d'ailleurs !!!) un certain nombre de situations qui mettent les enfants dans des conditions favorables à l’acquisition de compétences de coureur dans le respect du développement physiologique et psychologique des enfants. Ces conditions doivent permettre aux enfants de s’épanouir dans la course longue et ceci à long terme, en d’autre terme pour que l’enfant continue à courir déjà pour son plaisir et qui plus est pour une performance améliorée lors de ses années d’adolescence et ses temps adulte.

La fédération souhaite enrayer cette dérive citée plus haut (cross non adaptés proposés par simplicité par des organisateurs souvent pas assez informés ou imperméables au bien être de l’enfant) pour plusieurs raisons :

-          Les enfants qui font toujours le même type de cross (toujours la même modalité depuis tout petit : toujours ce très précis et très simple d’organisation cross dit « en ligne » mais qui ne tient pas compte des besoins et attentes des jeunes enfants) vont se lasser de l’activité car ayant fait le tour de la question…

-          Les enfants ne sont pas à cet âge sur les mêmes considérations que les adultes qui souvent projettent leur représentation « élitiste » surtout sur ceux qui courent vite.

-          Ces enfants qui gagnent petits sont rarement ceux qui gagnent plus grands car souvent il y a un rattrapage des autres au niveau morphologique, physique, physiologique et aussi psychologique et hormonal. (trop grande différence entre les enfants à cet âge)

-          Et s’ils ne gagnent plus, souvent ils abandonnent l’activité. (C’est dommage, ils auraient pu être bons !).

-          Il y a trop souvent un surinvestissement des enfants par le truchement de certains entraineurs non avertis et souvent aussi par leurs parents sur des entrainements spécifiques dès l’enfance alors qu’il est admis aujourd’hui que les futurs bons athlètes de demain le seront grâce à une motricité globale développée.

-          La trop grande pratique spécifique est préjudiciable au bon développement de l’enfant à long terme. Certes on est bon petit et c’est gratifiant (peut être aussi pour les parents !), mais l’enfant l’est plus rarement plus grand car il en a trop fait par rapport aux autres : plus d’entrainement donc moins de marge de progression, idem pour le nombre de courses, démotivation et lassitude avec l’âge (Pour mon avis, c’est aussi valable jusqu’en minime !!!).

-          La course en ligne stigmatise évidemment les plus faibles qui se découragent car ils le savent eux aussi qu’ils arrivent au su et au vu de tout le monde péniblement jusqu’à la ligne d’arrivée alors que leurs copains sont même déjà partis sans les avoir attendus. (et que dire de ceux qui leur disent « Allez, vas-y, plus vite » alors qu’ils sont à fond !!!). Ils n'ont pas le droit au plaisir de courir et au plaisir de la compétition eux aussi ?

-          L’acquisition des compétences de coureur n’est pas innée. Celles-ci s’apprennent mais pas du jour au lendemain, elles s’apprennent sur plusieurs années. Et ce sont les activités de cross proposées qui vont induire les apprentissages en amont d’où la proposition de nouvelles modalités progressives.

Le cross en ligne classique, c’est pour les benjamins : il y a tant de choses à faire avant !!

Vous pensez que votre enfant n’est pas concerné ? Certains clubs comme l’EAMYA avec ses sections pour les moins de 12 ans en ont pris conscience. Et vous en tant que parent ???

Pour les enseignants, c’était aussi une approche nouvelle !

Merci aux enfants avec leur sourire, leur bonne humeur ainsi que leur envie de s’investir. Merci aux deux coach Pierrick et Arnaud qui ne sont pas à convaincre car très au fait de ces connaissances nouvelles sur l’enfance. Je reste à votre disposition pour tout renseignement sur les choix pédagogiques de la fédération internationale IAAF et ceux consécutifs de la FFA en matière d’athlétisme pour les moins de 12 ans. Mais si vous avez terminé la lecture jusqu’en bas c’est que vous êtes déjà sensibilisés au problème.

Mickaël Bellec