Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Trois maillots bleus que nous connaissons tous très bien ; en tout cas ceux qui sont au club de Moulins Yzeure Avermes. Un maillot composé d’un logo comportant le pont Régemorte mais aussi un javelot avec son lanceur et des coureurs. Etonnant ce javelot sur le cœur, signe sans doute de la vitesse, de la bonne direction à prendre. Etonnant ! d’autant plus qu’il n’y a que très peu de lanceurs et lanceuses chez nous même si ces dernières obtiennent de bon résultats (Anne-Laure Barre ou Isabelle Schwoerer). Mais l’objet est symbolique, c’est bien évidemment celui le plus visuel tel en témoigne la statue érigée sur le stade de Vichy.

Bon ! Et ces trois athlètes que font-ils là ? Ivan entouré de Pacale et de Nicole.

C’est la fin de la grimpée du Montoncel. Collation proposée aux coureurs comme sur toutes les courses. But ? Eviter le coup de fatigue et la syncope après un effort intense par un apport glucidique immédiat qui, qui plus est, permettra une récupération plus rapide de l’organisme. Encore faut-il pouvoir manger si vite car ce n’est pas la faim qui assaille juste après l’effort et les perturbations digestives peuvent exister. Eau, boisson glucidique, raisins, chocolats, abricots, pain d’épice et depuis quelques temps on voit fleurir dans les assiettes des aliments très salés telles des chips. Et les assiettes se vident rapidement. Les verres aussi… Certains y apportent même leur gel (en bas à droite).

En cet endroit, on en profite aussi pour discuter de la course… ou d’autre chose ; c’est un moment de partage pas seulement entre athlète d’un même club mais bien souvent aussi avec ceux d’ailleurs, ceux qu’on ne voit que lors des compétitions. On est tous amis, on appartient à la même « caste » puisque nous faisons tous (dans ce lieu) de la course à pied, puisque nous avons tous foulé les mêmes chemins ; nous avons tous réalisé la même course, du moins le même parcours. Nous sommes frères et sœurs passagers de l’effort. Avec des rituels sensiblement identiques et un métalangage commun, nous appartenons au groupe des coureurs. Les autres ne nous comprennent qu’à demi-mot tant au sens premier de l’expression qu’en son sens second. Et, pour rentrer dans ce groupe, il faut montrer patte blanche en adoptant les mêmes codes…

Mais ici, c’est étrange, seul Ivan a son dossard. Celui de ses compagnes a été retiré en témoignent les attaches nourricières. Pourquoi ? C’est simple, lui on le connaît. Il est arrivé second. Son numéro a été noté directement.

Et puis après la collation, la douche et s’il n’y en a pas, le retour au bercail pour un repos bien mérité. Quoique, j’en connais qui des fois vont au travail juste après…