Quoiqu’il en soit il n’en reste pas moins pour contenter chacun !

Notre sport a cela d’ingrat ;  ingrat pour qui le prend ainsi ; ingrat parce qu’il nous renvoie à notre être, à notre identité, celle que nous cherchons à nous forger…

…Le dépassement de soi… mais pas n’importe lequel !!!!

Pas que les autres sport en sont dénués…loin de là ! A toute épreuve une part de son être explore le néant ou la béatitude. Pour certaines, je gagne, je perds ; la dualité s’opère… bien que par moment la parité des résultats réconforte. Pour d’autres sports le partage est de mise ; la victoire ou la défaite étant divisée par la somme des acteurs…

Mais pour l’athlé, la défaite est majoritaire même si elle peut être effective en acte. Gagner une épreuve est donc une chose qu’il ne faut pas négliger, certes dédiée à une seule personne et donc rare  mais existante tout de même. En revanche, gagner peut signifier perdre aussi… si l’on se bat contre un record personnel. Car là en effet cela devient de plus en plus compliqué et se raréfiant.

Cela dit, l’athlé a cela d’intéressant qu’elle permet de miser sur les deux tableaux.

Alors, que la fin est rude lorsqu’aucun des deux objectifs n’est atteint ! Cela fait fuir des participants qui préfèrent sans doute l’altérité ou une autre manière plus aisée d’atteindre la consolante.

Ne gagner sur aucun tableau, évidemment, nous renvoie à notre propre estime de nous-mêmes. Il faut un grand caractère pour s’y affirmer.

Relativiser la défaite en l’assaisonnant du fameux adage de Coubertin ! Relativiser la défaite en comparant ses performances à celle de ces concurrents proches pour en apprécier les écarts. Relativiser la défaite en extirpant le positif dans l’expérience acquise et surtout dans le moment vécu. Relativiser la défaite oui… mais la victoire aussi parce qu’éphémère. Celle-ci ne fait surface que sporadiquement ou sur un temps bien trop court, toujours trop court et donc pas indéfiniment.

Se confronter à autrui et la performance est donc l’apanage de notre sport qui nous renvoie vers notre « nous-même » et qui, pour la plupart, nous renvoie chez nous parce qu’il est trop difficile de ne percevoir que le reflet de ce qu’on souhaiterait faire. Plus facile de lâcher prise !

Renoncer devient une échappatoire à la construction réelle de notre identité ; cela évite de nous percevoir… (à nos yeux déjà et aux yeux des autres aussi). Plus simple ainsi de renoncer à une épreuve dont on sait pertinemment et par probabilité l’issue.

La peur de la compétition est donc une réalité. Est-elle le reflet du manque de confiance en soi fortement suggéré par les rouages de notre société ? Du coup, on l’amenuise au possible !

Et si l’athlé permettait justement de s’y confronter et de relativiser la performance à outrance pour vivre sereinement avec elle, se construire avec elle sans que celle-ci en soit pour autant notre premier adversaire. Parce que la performance peut aussi apporter son lot de bénéfices ; il s’agit juste d’apprendre à l’aborder autrement, avec bienveillance à notre égard en s’extrayant du regard des autres (ce dernier point est dur à atteindre chez les jeunes !).

Et si l’athlé visait l’estime de soi ! Gageons sur cela et lançons-nous !