Une photo en dit long mais peut-être pas assez. Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Rien dans cette image n’est laissé au hasard !  Et pourtant pour une fois, il n’y en est pour quasiment rien ! Mais je pense toutefois que Fabrice s’est fait un malin plaisir de photographier celui qui est devenu aujourd’hui photographe indépendant, celui qui, toujours, prend les autres en restant derrière l’objectif, derrière la lumière des projecteurs.

Ne pensez surtout cette dernière phrase être une formule. Elle résume selon moi l’homme ici présent.

Pour parcourir plus profondément l’image. Cet ancien athlète du club vient de resigner chez nous après plusieurs années de pause même si comme il le dit, il a toujours pris un dossard chacune des années qui ont passé et ceci depuis qu’il court. L’homme aux multiples records, aux 700 victoires, sait plus que quiconque tout ce que lui procure la course à pied, sait plus que quiconque ce qu’il peut trouver dans l’adversité ou plutôt aujourd’hui dans l’amicalité. Car en effet, plus question de courir pour gagner aujourd’hui ! La course, il la voit comme un exutoire, une ressource santé tant physique que sociale.

Et cette course à Avermes en cette fin décembre, il l’a faite pour le plaisir. Un signe probant le prouve, le plissement des yeux ; ces légères rides significatives qui enlèvent tout doute sur l’intention, sur le moment vécu ; ces rides qui indiquent le plaisir du moment vécu, un moment croqué pleinement et avec intensité. Car n’en doutons pas, l’effort qui va suivre n’est pas de tout repos certes il le sait. Il procure un bien-être parce que déjà l’activité est possible, parce qu’ensuite on ressent son corps vivre à chaque foulée et qu’enfin, la course finie, l’instant sera vécu avec tout autant de gratitude. N’oublions pas le pouce levé approuvant et accordant le prêt de son image mais aussi le retour sur les chemins locaux et les parcelles herbeuses du cross Master. Et nous sommes heureux de retrouver cet homme de valeur qui connait la difficulté des choses, qui sait partager son  expérience de manière toujours discrète et subtile.

Rien n’est donc laissé au hasard. En parfait esthète, il s’est peut-être attelé à sa tenue. Déjà l’assemblage des couleurs qui se renvoient le visuel à maintes reprises. Le bonnet assorti au cuissard. Le débardeur s’accorde parfaitement  au maillot de corps essentiel en ces temps froids et… les chaussettes leur répondant discrètement. Les pointes faisant écho au logo de notre nouveau sponsor et à mi chemin avec la flèche du short.

Ensuite par le plus pur des hasards (ou pas), le dossard n’est pas anodin. Tout comme dans la course sénior et master, ces derniers commencent tous à partir de 600. En cette fin d’année, Manu lui, a tiré le 52 comme un fait exprès où il semble que le 53 lui est promis en 2023. Allez savoir pourquoi !

Je ne pouvais y résister : le croqueur d’image est enfin croquer à son tour !