Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Le départ, un moment clé d’un cross national.

Savoir se positionner sur la ligne, trouver sa place et la garder.

Cela passe par la manière de bien se faufiler dans une foule, attendre le temps nécessaire puis à l’ouverture des grilles se précipiter sur la première ligne délimitée par une corde et, quand celle-ci se lève, savoir garder sa position sur les quelques mètres les séparant de la ligne de départ.

Etre bien placée pour s’élancer à son aise et ne pas subir la vitesse imposée par celle qui est devant…

Maëlle a réussi le contrat. Elle est aux avant-postes dans le sas individuel à côté des sas équipe mais doit maintenant fournir l’effort nécessaire pour garder un avantage. Sans se griller… Car aller trop vite au départ peut être préjudiciable pour la suite…

Jouer donc des coudes et des épaules pour éviter que l’autre ne passe devant. Cela implique de savoir orienter ces dernières dans l’axe de la course et surtout dans le prolongement d’un bras guidant et protégeant.

Plus besoin de regarder l’horizon, il est intégré. Penser à pousser sur ses jambes au retentissement du starter. Et puis doser la mise en route sur les quelques 500 premiers mètres puisqu’après ceux-ci, il en restera 7 fois plus.

Seule parmi toutes autres, sans le coach ou les parents repoussés au-delà des grilles. Seule dans l’arène pour en découdre avec les autres coureuses. L’horizon en perspective ; le classement comme alternative.

Au-delà du premier plan, jaillit tel un conquérant, sur son piédestal, dominant l’assemblée, le starter flanqué de son détonateur. Discret parmi les officiels mais le seul responsable du bon déroulement du départ cadencé. Prêt à redonner le signal en cas de départ anticipé. Yacine lui-même était donc au centre de l’écoute de toutes ses concurrentes. Anonyme mais essentiel, il est le garant du respect des horaires et du déploiement d’énergie de toutes ces jeunes femmes. Et le soulagement quand tout s’est bien passé car le stress n’est pas que l’apanage des athlètes.