Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Course sur route, course en pleine ville.

On est loin du cadre champêtre des trails et courses nature. Et pourtant, sachez que ce genre de course a mis du temps à se faire accepter par la fédération et surtout par les responsables et entraineurs qui voyaient là une potentielle fuite de leurs pistards au profit du bitume. Est-ce que cela a été le cas ? Généralement non car ceux qui, inscrits en club, faisaient des courses sur route, étaient aussi adeptes de la piste (car c’est un moyen de se préparer). La réciproque est aussi vraie. En revanche, tous ceux qui courent dans ce genre de compétition ne se sont pas forcément licenciés à la FFA. Mais le seraient-ils devenus sans ce type d’organisation ?

L’image nous renseigne.

Les groupes se forment par niveau dès le début de la course (voir histoire d’image du 11 octobre) ce qui est aussi le cas ici car bien entendu, il s’agit des premiers mètres de la compétition : les visages ne sont pas encore marqués ; les alignements frontaux des athlètes témoignent d’une recherche de positionnement de chacun par rapport au groupe. Par ailleurs, les athlètes se calquent sur ceux qu’ils côtoient. En d’autres termes, il y a encore mimétisme dans le mouvement surtout au niveau de la foulée. La plupart d’entre eux sont sur le même rythme : pied au sol, genou en avant préparant la foulée suivante. Chacun son style bien évidemment… Il y a ceux qui sont en cycle arrière et les autres en cycle avant ; il y a ceux qui lèvent plus le genou, ceux qui laissent venir le talon au niveau de la fesse ; ceux qui posent le pied à plat et ceux qui le positionnent sur la tranche interne ou externe ; ceux encore qui poussent bien sur la pointe du pied ; ceux qui frottent quasiment leurs genoux…

Chacun donc sa technique. Est-elle modifiable ? Sans doute par le truchement des exercices de gammes et de PPG. Faut-il la faire évoluer ? Certains disent que non laissant l’entrainement et l’exercice faire son travail, d’autres prônent la technique en se concentrant sur la manière la plus efficace de courir. Les avis sont très partagés sur le sujet.

Cette image est doublement intéressante car d’une part l’athlète de l’EAMYA se trouvant aux avant-postes (Thierry Quiret) est le seul athlète à être dans la phase aérienne de la course (il vole) car sa foulée ne se calque pas sur celle des autres puisqu’il n’est pas aux côtés de quelqu’un : il fait sa course à son aise. D’autre part, le contraste d’âge est saisissant et sans être outrageant avec Thierry et hormis José Duarté (autre vétéran qui terminera 5 secondes derrière Thierry), les autres sont nettement plus jeunes. D’ailleurs ces derniers n’ont pas besoins de gants car ils ne craignent pas le froid : c’est la fougue de leur jeunesse…

Oui, les vétérans peuvent encore tirer leur épingle du jeu, lutter contre la jeune garde même si cela devient de plus en plus difficile notamment au niveau de la vitesse de pointe ; même si cela est encore plus difficile sur des distances toniques car suffisamment courtes pour ne pas solliciter totalement la filière endurance. Il est donc saisissant de voir les vétérans aux avant-postes même si on peut aussi dire que c’est inquiétant de ne pas voir les juniors devant. Le niveau baisse-t-il ? C’est comme pour le niveau scolaire, il y a de plus en plus de monde et donc l’élite parait réduite. Alors que les jeunes se mettaient à l’époque à l’athlétisme, aujourd’hui nombre d’entre eux sont actuellement sollicités par d’autres pratiques sportives plus accessibles qu’auparavant et peut-être aussi moins exigeantes (?).

Mais dans le lot qui a gagné ? Et qui gardera un niveau élevé avec quelques années de plus ?

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