En sociologie, il est intéressant d’étudier les modifications de la société ou des comportements sociaux de l’être humain à petite échelle comme à grande échelle géographique, statistique (et tout ce que vous voudrez).

Ce n’est pas à la suite d’une étude que les propos suivants seront émis mais tout simplement au regard de certaines constatations à l’échelle de notre club.

De l’émancipation à la ressemblance…

Pas de doute, il y a une désertion totale des grands idéaux… Pour en trouver d’autres ? Certainement…

Regardez, en politique ou dans les religions, les époques plus lointaines ne permettaient pas la mixité des idées, leurs vulgarisations ou leurs développements à travers les distances. La médiatisation d’aujourd’hui facilite ces déplacements. Des courants de pensée se forment, de plus en plus distincts. Là où il n’existait avant qu’une approche globale des idées, pour se différencier, des nuances se créent. Quitte à s’émanciper de la pensée fondatrice et tomber dans des travers sectaires…

Et pourquoi tout cela ? Un besoin ou une nécessité ? Une réponse aux attentes de la société ? Un besoin d’identification fort dû à des pertes de repères ?

Quoiqu’il en soit, c’est une recherche d’émancipation pour éviter la tutelle ; une recherche de liberté face à la structure existante. Et paradoxalement, ce besoin d’émancipation se traduit par la création de structures autonomes sur lesquelles les adhérents se raccrochent à la recherche de valeurs communes plus proches, semble-t-il, des nouveaux idéaux de chacun…

Et finalement ne se renferment-ils pas dans une nouvelle structure qui risque à la longue elle aussi de se morceler ? L’être humain ne se perd-il pas dans la recherche d’un mode de fonctionnement concret proche des humeurs du moment au lieu de vivre selon une ligne directrice plus générale et moins génératrice de déceptions ?

Aujourd’hui nous retrouvons des appartenances à de micro groupes. Là où un club était un tout, aujourd’hui il se divise en sections (loisir, santé, compétition et pour cette dernière : piste, route, trail…).  Et pourtant un club est un tout ? Tout le monde devrait être impliqué ou du moins préoccupé par le tout. Aujourd’hui, on relève une césure entre les pistards et les hors-stades : On se cotoie mais « de loin ». Pas ou peu de mélange sur les installations et même au  niveau des vestiaires (le grand vestiaire pour les demi-fondeurs, le petit pour le loisir et les pistards). Est-ce dû seulement au nombre ? Et que dire de la pratique… On se cantonne à ce qu’on sait faire. Même le langage s’émancipe pour s’enrichir des mots du groupe d’appartenance. Et pour appartenir à ce groupe, ce métalangage doit être réinvesti : on doit se ressembler, et peut-être quelque part se « sectairiser ». Et par cela, ne tombons-nous pas dans une nouvelle désillusion de l’appartenance ? Nous ne sommes plus sur l’appartenance à des idéaux mais sur de l’appartenance à des faits.

La société se morcelle donc de plus en plus, chacun choisissant son camp parmi la multiplication constante des camps. Mais ces camps réduisent le champ d’action et de pensée. Ne risque-t-on pas alors sous le prétexte d’avoir recherché un peu de liberté vis-à-vis d’une structure, d’au contraire s’enfermer et de réduire notre champ d’action personnel ? Ne risque-t-on pas à la longue une nouvelle scission parce qu’inévitablement ce qui est recherché par l’individu ne conviendra pas à tous. La recherche d’une correspondance parfaite avec notre manière de voir les choses implique inévitablement des désaccords avec les autres.

La structure plus générale n’est-elle pas finalement plus porteuse de liberté pour le plus grand nombre ? Bien évidemment, des concessions sont à prévoir et font partie du lot.

Nous allons vers la fragmentation de la société mais ces fragments ont-ils un lien commun qui permettra de recoller les morceaux en cas de difficulté ? La somme d’individus ne fait pas l’équipe. Ce sont les idéaux communs. Et je ne dirai pas l’union fait la force mais forçons tout de même le respect à l’union.

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