Grand trail du Sancy 60 km Dénivelé + 3350m
dimanche 23 septembre 2018
(Manche du TTN Trail Tour National 2018)
Grand calme au cœur du Mont-Dore à 5h30, personne n’a encore allumé sa frontale. Tous à l’écoute des consignes d’avant course de Michel Delaunay (XTTR63). Là-haut, le calme n’est plus ! Situation météo très délicate sur les sommets et les crêtes avec des vents violents entre 80 et 100 km/h. Nous sommes avisés qu’une situation de repli pourrait être envisagée soit au Col de la Croix- St- Robert soit au Col de la Cabane. J’ai bien fait de mettre dans mon sac à dos une veste avec capuche et liens de serrage, le chemin sera long, la protection élément majeur en montagne.
Plus de 600 participants s’élancent en direction des Longes, les frontales s’allument peu à peu sur le chemin des Médecins. On amorce une montée de 6 km à travers les bois derrière le Capucin, jusqu’aux Plaines Brûlées (1480m) avec un bon raidillon de pierres avant le point culminant dans le brouillard. S’en suivra une zone de touffes très épaisses avec de s trous profonds. Un signaleur nous indique où poser nos appuis sous cette mauvaise visibilité. Merci à lui car il a du bien avoir froid planté à cet endroit avant 6h du matin ! La descente sur la Bourboule est ponctuée de faux-plats plutôt roulants sur 9 km, excepté un passage délicat avec corde juste après le Rocher de l’Aigle (1232 m). Une foule à 7 h du matin est déjà agglutinée près du ravito. Cette première partie de 20 km ne montre aucune difficulté. C’est une bonne mise en jambe avant la grande valse des Puys !
En effet, le premier puy à gravir sur une distance de 3 km en partant de la traversée de route (890 m), sera celui de Puy Gros (1485 m) et à redescendre juste derrière en direction de Prends-toi-Garde (1040 m). Ce morceau de parcours correspond aussi au parcours du trail hivernal 30 km. Sauf que l’hiver, le tracé descend jusqu’à la route pour remonter en face. Je me laisse entrainer par la descente et je ne vois pas la rubalise pour bifurquer à gauche. Cinq gars m’ont suivi. A la route : personne en vue, il nous reste à remonter ! On rejoindra les coureurs sur le chemin de Legal avant le 2ème ravito. Le St-Nectaire est franchement le bienvenu.
Le plus dur reste à faire : l’enchaînement de plusieurs puys depuis les bois de la cascade de Queureuilh, pour rejoindre le Col de la Croix-Morand à 5 km. Un épais amas nuageux recouvre les sommets, le vent est de plus en plus soutenu. Nous grimpons au milieu des « Pink Borders » avec de moins en moins de visibilité. Je m’arrête pour enfiler ma veste avec capuche. Le vent secoue nos corps de part et d’autre du sentier. Je ne quitterai pas des yeux la veste rouge devant moi pour franchir les montagnes russes : Puy de la Tache, Puy de Monne, Puy Barbier, Puy de l’Angle (1738 m). Je m’efforce de relancer pour ne pas laisser s’éloigner la veste rouge. D’ailleurs, la dite « veste rouge » se retourne assez souvent pour me jeter un œil et voir si je suis toujours ! Je remercierai cette personne au Col de la Croix-St-Robert de sa bienveillance. 3ème et dernier ravito solide du parcours, je retrouve le gout salé et collant du St-Nectaire en bouche.
Certainement, la partie du parcours la plus connue de tous les marcheurs et traileurs du secteur sur 15 km : du Col de la Croix-St-Robert au Sancy en passant par les crêtes avec descente dans la vallée de Chaudefour. La violence du vent persiste au Roc de Cuzeau (1737 m) avec des rafales de sable venant fouetter le visage. Les bâtons se soulèvent et viennent se rabattre sur les jambes. Des signaleurs aux couleurs noires et orange emmaillotés dans des doudounes avec bonnets ou capuches nous orientent pour descendre sur Chaudefour. Le soleil réapparaît soudainement ; je m’arrête pour quitter et ranger ma veste dans mon sac à dos. La descente sera tranquille sur la vallée au milieu des racines de plus en plus apparentes avec le passage des nombreux coureurs sur ces deux jours de trail. Avant la cascade la Biche, on emprunte le pierrier pour ressortir au dessus de Super-Besse vers Chambourguet. La montée est longue et très usante (9 km) jusqu’au Puy de Sancy (1886 m). Entre-temps, j’ai remis ma veste à capuche. Arrivée au Col de la Perdrix, j’ai l’impression de faire du sur-place avec le vent de face !
Cette année, l’usage des bâtons est interdit au Col de la Cabane et au Puy de Sancy (protection du site). C’est au pied du Sancy que nous retrouvons les coureurs du chemin des crêtes partis à midi. Il est 13h/ 13h30. Avec la descente du Sancy, par les marches en traverses de bois, les coureurs se plaignent des différentes hauteurs de marche. Certains découvrent ce passage atypique. La concentration est nécessaire même après 8 h de course ! Bifurcation des deux courses, nous poursuivrons par les pistes de ski tandis que ceux du 20 km rejoindront le Val de Courre. Nous nous retrouverons quelques minutes plus bas au niveau du parking de la station pour terminer par le même chemin et échanger quelques mots d’encouragement. Au Mont-Dore, le soleil nous attendait.
Cette édition encore plus exigeante cette année, a été marquée par près de 100 abandons sur le 60 km. Toujours ravie de participer aux différents trails du Sancy, je remercie chaleureusement les bénévoles qui eux aussi, ont subis les conditions météo très difficiles dans le seul but de nous faire passer une journée inoubliable.
La veille Ludovic BOYER a participé au 33km, avec l'objectif de passer sous la barre des 4h.
La fin de la préparation n’a pas été idéale en raison de douleurs au dos mais de toute façon il y a les Templiers dans un mois donc il faut borner.
Le départ de la course (33k et 2000d+) est donné, je me suis mal placé je bouchonne ... tic-tac tic-tac ... comme les 2 premiers kilomètres sont sur une route descendante assez large je me replace. Jusqu’au ravitaillement col de la Croix Morand je gère. Ensuite les pentes se font plus raides et je commence à regretter mes bâtons. En réfléchissant je me dis que mes deux bras ne sont pas deux protubérance qui servent juste à pi**er alors je me redresse et utilise ces deux formidables balanciers. Et devinez quoi ça me soulage. Jusqu’à Chaudefour ça va les paysages sont magnifiques comme d’habitude. On a coutume de dire que c’est ici que commence la course ... tic-tac ... 800d+ jusqu’au sommet du Sancy c’est dur.. tic-tac ... puis on bascule sur 7 kilomètres de descente finale par les escaliers et ensuite par les pistes et ça a son importance j’aime pas ça. Une seconde de relâchement c’est la chute ... pas de mal je repars ... tic-tac... ça va être compliqué de passer sous les quatre heures. Il reste un peu d’essence alors je jette mes dernières forces mais ça ne suffira pas tic-tac.... 4h02’22 55ème/1000.
Je suis un peu déçu mais après avoir regardé ma montre il y avait 1 km de plus que l’année dernière donc le bilan est plutôt positif.