Ultra-trail Sancy Puy-de-Dôme 110km 4200 m D+

Fait du hasard ma montre s'est arrêtée juste après le 88ème km (il en restait un peu plus de 22) quasiment au moment où j'entrais dans la grande douleur avec des hématomes aux ongles notamment au gros orteil.

Première partie de course impeccable jusqu'au Puy-de-Dôme 55 km (un peu plus de 7h), une vision entre 5 et 7h du mat très moyenne à la frontale dans la partie grimpée du Sancy, les crêtes et surtout la descente du Roc de Cuzeau quand tu n'as personne devant toi ! Et un lever du jour magique vers 7h15 à la montée du Puy Barbier et du Puy de la Tâche, en passant de l'un à l'autre on change de versant donc vue sur l'horizon, on se sent fort !

Arrivée 1er ravito Pessade avec 1/4 d'heure sur l'horaire prévu avec une petite anecdote juste avant, une vache nous a chargé quand on est passé au milieu du troupeau avec un autre coureur, usage du bâton Leki...comme elles ont leur petit, elles sont un peu folles !

Arrivée Col de Ceyssat avec toujours ce quart d'heure d'avance et montée des Muletiers...Au sommet du Puy-de-Dôme, je retrouve ma super team, pendant que je me ravitaille, ils me chouchoutent massages, changement de tenue, remplissage de mon sac et changement de chaussures...je suis arrivée avec un mal au bout des pieds donc décision de changer de chaussures avec des un peu plus larges. Pause d'1/4 d'heure /20mn.

Retour en sens inverse pour 55 km avec un pacer. 
La team s'était découpée en 5 ;-) sur le parcours et franchement c'est sympa de changer tous les 10 km, chacun étant différents, tous me connaissant parfaitement, ils se sont adaptés à mon état de fraîcheur !!

Jusqu'à Pessade, ravito, 85 km, tout va plutôt bien sauf les pieds qui sont de +en+ douloureux. Ensuite, ça se dégrade sur les parties grimpe à partir de la Croix Morand, il reste 20 km. ( En haut du Puy de la Tâche, une Aubrac nous charge, bâtons Leki au secours ! )

A la croix St-Robert, je souffre terriblement des pieds et la dernière partie est la plus difficile on se remonte le col de Cuzeau, les crêtes, le Sancy...même parcours que le matin en sens inverse.

Décision de prendre une paire de chaussures une taille encore au dessus, ça sera celle de Sylvie car je n'en ai pas prévu 3 paires (qui repart en chaussettes ;-) )

Il est 19h15, le jour baisse et je repars avec Jérôme. Les montées sont douloureuses mais la douleur est surmontable, les orteils frottent moins la chaussure. En revanche, aïe aïe les descentes, je ne sais pas comment poser mes pieds, 4h très difficiles à essayer d'économiser ses pieds et ne pas se flinguer le reste, la fatigue s'accumulant avec la nuit et le froid sur les sommets.
Heureusement, je ne suis pas seule et c'est énorme d'avoir ta moitié devant pour t'assurer, à l'écoute de tes moindres gestes et soupirs.

Les copains s'inquiètent à l'arrivée, la famille aussi, nos filles nous appellent car elles suivent le live et s'affolent quand elles s'aperçoivent que le point sur l'écran avance très peu !! 
La descente du Val de Cour jusqu'au Mont Dore est une éternité 7 km à piocher dans les réserves, surtout portée par le mental et ceux qui m'attendent !

Dans les 10 derniers km, je perds 2 places, je finirais 5è féminine en 18h39.

Beaucoup de déception à l'arrivée d'avoir mal fini cette dernière partie alors que les 85 précédents km se sont bien passés...c'est un peu la loi de l'ultra-endurance je présume ! 
Tu as beau connaître ton parcours, avoir tes repères par étapes, être préparée, avoir fait ta gestion des ravitos, du matos, avoir une team en or, avoir préparé tes intestins et tes pieds 3 semaines avant (tannage au citron vert le matin et hydratation le soir à la Nok)...il te tombe un autre imprévu ! Je me demande si je n'aurais pas du strapper mes orteils au col de la croix St-Robert ???

Durant 12 semaines, j'ai suivi le plan d'entraînement croisé course à pied/ vélo de Jean Claude Salignat ainsi que tous ses conseils en alimentation, préparation...Je le remercie pour sa disponibilité, je pense qu'il me connaît bien depuis que j'ai commencé le trail avec lui, il y a une dizaine d'année. Merci encore mon JC !

Enfin, j'ai la chance d'avoir un entourage au top, ma famille papa, Marie, Chloé, Roxane, Jérôme...mes amis depuis de longues années devenus pacer d'un jour : Sylvie, Alex, Irène, Xavier.

Voilà, si ca vous dit ! Lancez-vous sur cette course très ancienne qui ne se faisait plus depuis plus de 10 ans, remise au goût du jour par Thomas Lorblanchet qui nous a briefé au départ où j'ai senti son émotion pour ce parcours.

Des paysages magnifiques entre les Monts Dôme et les Monts Dore notre beau territoire avec une équipe extra d'organisateurs et en prime un beau soleil !

Une aventure individuelle (1er ultra) et collective avec les autres traileurs qui se sont tous arrêtés pour me demander si j'avais besoin d'aide, même encouragée par les 2 féminines qui m'ont dépassées et collective aussi par le dispositif du pacer au retour.

L'esprit trail : c'est chouette !

Catherine Coste