La SaintéLyon : une aventure humaine à vivre et peut être à revivre....

L'année dernière, de nombreux EAMYENS avaient fait le déplacement pour courir le mythique raid nocturne entre Saint Étienne et Lyon. Après soixante éditions, la SaintéLyon est la plus grande classique des courses nature de France et d'Europe.

L'année dernière, je ne faisais pas partie du groupe car comme beaucoup le savent, le froid me fait "fuir". Mais après avoir écouté leurs témoignages émus, avoir vu des photos et des vidéos... J’ai finalement changé d'avis et décidé de relever le challenge de cette édition 2014 en participant à un relais 100% féminin. Amélie Gonthier, Cathy Monciaud, Vanessa Emberger seront donc mes partenaires.

Nous voilà à Saint-Etienne. Passée l’interminable attente dans un parc des expositions bondé de runners, il est presque minuit lorsque je m’avance vers le départ. Des sas ont été mis en place pour fluidifier au mieux la foule des coureurs. Je m'avance timidement parmi ces quelques milliers de trailers. Je me fraye un chemin et me fait finalement une petite place. Je me sens toute petite et seule. Personne pour partager ce moment si excitant et délicieux. En effet, le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage. Les copines sont parties se positionner sur les relais. C'est de la folie, il y a du monde, du monde, du monde. La musique de U2 est lancée pour donner le ton. La motivation et la détermination sont de mises. Je regarde tous ces visages illuminés de bonheur. Nous sommes tous vêtus de notre déguisement de trailer : collant, trails aux pieds, vestes techniques et bien sûr la frontale vissée sur la tête. Le décompte est donné. Il est temps de s'envoler pour 16 km. Je passe la ligne à 0h11. Les 7 premiers kilomètres sont roulants, dans la ville de Saint-Etienne. En revanche, les 9 suivants sont en mode trail : des côtes, des descentes, de la boue.... Mais nous sommes bien préparés grâce au coach Loïc Lachemi, son plan d'entraînement et ses précieux conseils.

J'arrive à Saint-Christo-en-Jarez, lieu du premier relai, à 2h06. Il fait froid, il y a quelques centimètres de neige. Amélie m'attend sous l'arche avec le sourire. Elle est excitée comme une puce. Je la sens déterminée. Elle n'attend qu'une chose : se fondre dans ce ruban de petites lumières et partir à l’assaut de ses 12 km. Amélie a la « gnac », elle remonte 68 places, bravo à elle !

Au terme du second relai, c’est notre gazelle réunionnaise Cathy qui attend de pied ferme sa coéquipière à Sainte-Catherine (ça ne s’invente pas).  Il est 3h36 du matin et notre Cathy s’apprête à courir 22 km. Au passage, on l'a remerciera de s'être proposée pour faire le tronçon le plus difficile qui pourrait se qualifier de montagnes russes : des côtes et des descentes. Il faut assurer les différences d'allures. Nous la rejoignons à son arrivée à Soucieu-en-Jarrest au petit matin, après un petit dodo rapide dans la voiture. Je suis rassurée Cathy est en forme à son arrivée, elle a  la banane (comme toujours). Sa copine en carton est là pour applaudir sa performance.

Vanessa prend donc le relai à 6h43, dès l'arrivée de Cathy. Elle est souriante, de rose vêtu et nous fait signe pour nous dire "à tout à l'heure". Je revois encore ce visage illuminé de bonheur. Elle est tout simplement heureuse de pouvoir remplir enfin sa mission et de partager ça avec nous, elle qui a attendu son tour toute la nuit. Vanou aura la chance de voir le jour se lever sur Lyon et voir les deux volets de la course : la campagne et l'urbain. Cathy, Amélie et moi-même l'attendront au Palais des Sports de Gerland de Lyon, lieu de l’arrivée.

Le tapis rouge attend Vanou. Il est plus de 9h. Nous sommes impatientes. D'un seul coup, nous apercevons sa fine silhouette. La fatigue est présente et c'est normal. Nous allons à sa rencontre. Main dans la main, nous finissons notre périple sur ce beau tapis rouge et passons ensemble sous l'arche d'arrivée dans l'enceinte du Palais des Sports de Gerland. C'est juste irréaliste. Les spectateurs nous acclament. "Allez les filles ! C'est super ce que vous faites !" Il est 9h23, Vanessa est exténuée. Aucun son ne sort de sa bouche. L'émotion est présente. Nous la prenons dans nos bras, simplement heureuses. On l'a fait : 72 km en 9h12… et nous ne sommes pas peu fières du résultat.

Merci les filles pour cette course magique.

Article par Cynthia Guillon.