Basique instinct

Nul ne s’est jamais posé la question de l’intérêt de faire un sport et qui plus est l’athlétisme. Hormis tout ce que nous avons pu noter dans une chronique précédente au niveau de la santé et du bien être, au niveau de ces effets cathartiques et de l’estime de soi, on peut légitimement se demander pourquoi nous faisons un sport (c'est-à-dire une activité ludique pratiquée surtout pour son plaisir) alors que d’autres travaillent ou ne peuvent même pas s’adonner à un loisir.

Au-delà de ces considérations, vient l’athlétisme.

Sport primaire ou primitif, comme on veut, avant même la natation que nous devons savoir pratiquer pour éviter des catastrophes dans le milieu aquatique. Oui, car avant même de savoir nager, il faut savoir courir ou marcher. Et quel sport développe le mieux ces actions si ce n’est le sport basique pour lequel nous œuvrons.

A l’origine, l’Homme (l’Australopithèque ou même Toumaï et Anamensis), pour vivre, a dû apprendre à se redresser (homo erectus) dans le but d’apercevoir la nourriture qui devait lui permettre de subsister. Une fois debout, grandi sur ses deux jambes, la végétation puis la faune pouvaient apparaître à l’horizon et après des heures de marche (endurance) et de guet, le repas s’offrait à lui. Il fallait trouver les moyens pour l’atteindre surtout s’il s’agissait d’animaux. Courir vite pour les attraper - pourquoi pas mais surtout pour en réchapper (course de vitesse) - il fallait trouver d’autres moyens d’approche. Faire peur pour qu’ils se déplacent afin de les diriger vers une impasse et les assener de projectiles assommants tels que les pierres (lancer du poids). Mais souvent en vain. Il fallait trouver une manière de perforer la peau, de faire saigner l’animal pour qu’il meurt plus rapidement et par la même occasion pour que le sang ainsi s’écoulant se répande sur les feuillages et les chemins guidant son déplacement jusqu’à l’extinction. La sagaie, (aujourd’hui le javelot) était un outil indispensable à la survie de l’espèce humaine tant pour la protection que pour la chasse. Et il n’y avait pas plusieurs jets possibles : il fallait faire mouche rapidement et du premier coup.

L’instinct de survie était aussi primaire (cerveau reptilien) ; il fallait être capable de se déplacer vite, longtemps, en évitant des obstacles (c’est là qu’est né le steeple ou les courses rapides avec les haies), ces obstacles qui pouvaient être en hauteur (sauter une haie, enjamber un tronc d’arbre ou un obstacle rocheux) ou en longueur (sauter un trou, passer de l’autre côté d’un ruisseau). Pour passer une rivière car au début l’homme ne savait pas nager, il a du inventer un bras de levier sur lequel s’appuyer pour parcourir une plus longue distance (la perche). Le passage d’un enchainement de rivières s’est plus tard dénommé le triple saut. Il fallait être un homme complet d’où le décathlon.

Entre lancer, sauter et courir, on avait tous les ingrédients pour réaliser des jeux olympiques et c’est d’ailleurs ce qui a été fait dès l’Antiquité chez les grecs. Mais peu importe ce côté festif de l’Antiquité, ce qui primait à la préhistoire c’était de se nourrir et de survivre parmi les hostilités animales et les moments de disettes.

Par la suite l’Homme a intégré des éléments ludiques : le disque pour la musique ? Certainement car une danse est nécessaire pour le lancer. Le marteau aussi d’ailleurs mais c’étaient pour les acharnés du travail ou peut être une façon d’exacerber le stress en lançant l’outil de l’énervement… Le relai n’a pas été inventé pour autre chose que d’annoncer plus rapidement aux femmes de préparer le feu (quoique, l’avions-nous découvert ?).

Trêve d’affabulation… (Comme pour les JO mais pour la guerre entre les peuples).

Les actes moteurs ainsi inventés ne sont que les résultantes d’un utilitarisme primaire que nous essayons de faire perdurer car étant le fondement de l’Homme. L’Homme s’est construit ainsi dans son histoire et il nous faut, à notre histoire personnelle, revenir à ces fondamentaux pour une meilleure estime individuelle mais aussi pour une construction corporelle harmonieuse… Il nous faut maitriser l’essence du mouvement, l’essentiel de la gestuelle pour être opérant ailleurs. L’athlétisme nous le permet. Et la vie de la préhistoire n’est pas aussi éloignée que l’on croit de notre vie contemporaine…

(Ceci est une pure fiction descendante directe de l’imagination.)

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