Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

C’est une photo classique s’il en est ; de celles que tout le monde trouve chez soi pour peu qu’il y ait eu un enfant dans sa force de l’âge à participer à un cross lors de ses compétitions d’athlétisme.

C’est en effet le moment propice pour saisir son enfant sur une image car au moins là, il ne bouge pas. C’est tout de même plus délicat de le capturer dans la boite noire une fois le départ donné, en pleine course, en plein mouvement. Car il faut s’adonner nous même à la course pour le prendre à divers endroits si tant est qu’on arrive assez vite ou encore qu’il ne soit pas caché par un adversaire. Car il faut savoir appuyer au bon moment et ne pas se faire embarquer par la vitesse d’un coureur qui passerait trop vite et laisserait seulement la trace d’un pied ou la couleur du maillot sur l’image ainsi réalisée. Appuyer au bon moment sur l’appareil et encourager d’un même élan : courir après deux lièvres à la fois. Au départ, c’est tout de même plus commode !

On résout quelque peu le problème de nos jours avec le système rafale mais les encouragements si importants pour notre progéniture sont alors à reléguer à plus tard… et cela, on a du mal à le faire…

Mais cette image tout à fait classique en dit long sur l’activité de nos enfants.

Ils sont déjà classés. Par couleur, ces couleurs qui permettent de distinguer le club d’appartenance. On a les bleus (ceux de chez nous) et les rouges, les blancs, les multicolores.

C’est là aussi qu’on apprécie le bloc équipe plus ou moins conséquent parce que l’équipe s’échauffe ensemble souvent avec l’aide d’un adulte du club, se place sur la ligne de départ au même endroit parce qu’on ne connaît pas les autres et qu’on se sent réconforté d’être avec des têtes connues.

Les tailles sont très différentes à l’âge où certains ont déjà commencé leur pic de croissance.

Et puis, comme pour les adultes, certains sont plus couverts que d’autres. Là en tout cas, le temps était certainement assez frais compte tenu des gants, bonnets, caleçons longs que l’on aperçoit.

Et il fallait être motivé car même si cette fois il ne pleuvait pas, le ciel était tout de même maussade, imperméable à une percée du soleil.

C’est là qu’on peut apprécier la motivation de ces jeunes qui ne sont pas partis vers des activités plus ludiques mais qui se démènent sur une course, effort intense et peu engageant, alors que d’autres sont à l’intérieur sur les « play » ou à jouer avec un ballon. C’est ici un effort qui engage chacun et cela n’est pas facile à assumer. Mais l’effort peut être au profit de l’équipe sans aucun doute dans l’esprit de certains.

Reviendront-ils l’année prochaine ? Seront-ils aussi motivés ? L’avenir nous le dira mais chacun peut avoir à l’esprit et aussi peut-être en acte, un petit mot d’encouragement dirigé vers ceux qui, à cet âge, se prêtent à une activité si difficile.

Combien d’entre nous, les adultes, sommes revenus à cette activité ascète à un âge avancé après avoir délaissé ce sport durant les années adolescentes en regrettant finalement de ne pas avoir persévéré… (pour des raisons qui nous appartiennent)…