Le souci de la silhouette

Qui ne s’est jamais préoccupé de sa silhouette ?

Mieux que les formes, la forme, c’est le credo du sportif…

Mais si… ne dîtes pas que vous n’y pensez pas ; les deux genres confondus : ce n’est pas simplement aujourd’hui l’apanage des femmes… si tant est que ce l’eut été un seul moment.

Quand on parle de silhouette, aujourd’hui, les hommes recherchent le muscle mais pas seulement eux. C’est devenu un attribut de tout un chacun. Pas sous la forme de la saillance des traits mais sur la rondeur harmonieuse qu’ils offrent. Et qui plus est, l’harmonie doit être globale. Pas seulement située sur la jambe ou le bras, l’ensemble du corps est concerné d’autant plus que le sport pratiqué ne favorise que certains groupes musculaires.

Le muscle ainsi offre la rondeur de la forme, une rondeur ferme et soit disant esthétique. Et l’on chasse la rondeur, celle qui se situe toujours aux endroits qu’on ne voudrait pas et d’ailleurs, où qu’elle est, on ne la voudrait pas. On veut une silhouette instituée par les canons esthétiques de la médiatisation. On recherche une silhouette digne des athlètes qu’on admire de loin à la TV. On cherche alors la perte de poids pour harmoniser le corps dans des mesures toutes relatives mais en tout cas dans la norme.

Et le souci de la silhouette ne se situe donc pas seulement aux confins de l’esthétique et du bien être psychologique de chacun. Il prend sa place dès le moment où l’on veut performer. Trop de poids est contraire à la performance hormis pour les sports de catégorie de poids bien entendu. On chasse le kilo en trop, celui qui va nous faire perdre des secondes, de la réactivité. On se surveille pour atteindre son poids de forme au jour J. Indirectement la silhouette est notre point de mire. Il y a toujours un trop sur nous car on a tous notre point de repère quand à notre corps. Les reliefs trop conséquents sont vite remarqués et signe d’une forme pas encore établie. Et ces formes ne sont pas les garantes de notre future performance, en tout cas c’est ce que l’on s’impose à notre conscience.

La pratique sportive s’oriente ainsi dans cet optique : combattre la silhouette. C’est un bien sans aucun doute mais en aucun cas doit devenir une obsession. Pourquoi faisons-nous du sport ? Pour notre bien-être ? Mais souvent celui-ci passe par le visuel, ce que l’on perçoit dans notre glace. On ne se fie plus du tout à notre ressenti : le bien-être n’est-il pas un sentiment intérieur qui doit se construire sans le truchement du comparatif ou du normatif ? Et puis ceux qui font du sport dans une autre optique n’arrivent-ils pas à l’idée de s’améliorer, donc de parfaire leur forme et par conséquent leurs formes et leur silhouette ?

Et le souci de la silhouette va par ailleurs (en plus de la dépense énergétique et de la construction corporelle) se situer au niveau de notre alimentation. C’est un bien si l’alimentation reste équilibrée et suffisante. Cela devient problématique quand elle est carencée en termes qualitatif et quantitatif…

L’esthétisation du corps a ainsi différentes causes mais peut avoir différentes conséquences. Il faut rester vigilent, apprendre à écouter ses besoins tout en maîtrisant ses émotions et ses tentations (tentation de trop en faire ou de trop en prendre…).

Se préoccuper de sa silhouette, c’est bien dans la mesure où le bien être l’accompagne. Heureusement que pour cacher tout ça il y a le vêtement…

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