Introduction à une réflexion sur la pratique athlétique chez les jeunes

L’avenir d’un club tient inévitablement à l’activité de ses jeunes. Notre club assume l’entraînement d’un certain nombre dont la majorité provient des classes d’âge « école d’athlé » et « poussin ». Par la suite les exigences de la discipline (ou des disciplines) sont telles que la proportion s’inverse et on voit disparaître un certain nombre au profit d’autres clubs ou d’une non activité physique.

La seconde alternative n’est évidemment pas la solution du fait de l’augmentation de l’obésité et de la sédentarité chez les jeunes. Le coach athlé santé du club permet à de nouveaux pratiquants de rompre avec l’inactivité, permet aussi de reprendre une activité avec un encadrement spécialisé. Mais cela concerne peu la nouvelle génération…

Plusieurs causes peuvent engendrer la défection de ces jeunes :

-          S’entraîner dehors l’hiver, enchaîner des séries difficiles de longueurs, se faire mal aux jambes sont les tribus de ce sport qui rebute de ce fait beaucoup d’adolescents. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être capable d’affronter autant de contraintes !

-          De plus, la nature de l’athlé est de montrer les qualités intrinsèques de chacun, visibles de part la simplicité de la discipline. Qu’est-ce qui peut être plus basique que courir longtemps ou rapidement, sauter, lancer ? Ces modes d’actions sont repris dans les autres sports mais là, en athlétisme, chaque individu est apprécié selon une valeur, une qualité pure. Il est difficile de se mettre à nu, individuellement devant les autres. C’est la personne en tant que telle qui se sent jugée.

-          Ce qui peut décourager certains c’est que leur performance ne permet pas de rivaliser avec les meilleurs. Il n’y a pourtant qu’un vainqueur !

Renouer avec l’athlétisme c’est peut-être concevoir autrement les choses :

-          Les meilleurs ne sont pas automatiquement forts partout. Il est possible alors de concevoir ce sport comme un tout, en montrant sa valeur dans les différentes habiletés motrices dont il fait l’objet. Un athlète peut, sans être performant dans une discipline, être complet et moyen dans plusieurs ce qui le placera assurément parmi les bons athlètes.

-          Et puis, chacun peut s’évaluer selon ses performances sans se comparer aux autres en visant par exemple une progression dans tel ou tel domaine. L’athlétisme par la logique de la mesure permet cela. Préférons la progression à la comparaison. Apprenons à nous connaître en nous évaluant dans nos propres actions.

-          Et puis encore, on peut aussi pratiquer un sport pour retrouver des amis qui vivent des sensations similaires et ainsi les partager. En athlétisme, malgré les moyens de comparaison évidents, chacun respecte les capacités des autres parce qu’il se rend bien compte des sacrifices qu’il faut accomplir pour accéder à ce qu’il fait. La vie de groupe est essentielle surtout parce que l’effort est si présent dans cette activité physique.

Fort heureusement des mordus bravent toutes les conditions possibles parce qu’ils ont réussi à trouver du plaisir dans la contrainte. La difficulté de l’effort pour mieux goûter à l’après effort, le plaisir de sentir son corps évoluer pour apprendre à se connaître, le plaisir de se retrouver avec des personnes qui, quelque soit leur niveau, éprouvent les mêmes difficultés à réaliser une performance, le plaisir de s’évaluer et d’avoir progressé par moment, le plaisir d’avoir bougé tout court… Pratiquer un sport doit avant tout être du plaisir et ce plaisir peut aussi se retrouver dans l’ascétisme.

C’est certainement ce que ressentent ces jeunes du club qui, au moment de se construire comme adulte, ont sans aucun doute des contraintes scolaires à gérer en plus de la construction de leur personnalité. Ils ont, à n’en pas douter non plus, d’autres préoccupations de leur âge que celles de venir faire de la compétition et pourtant ils viennent… Ils viennent pratiquer de l’athlétisme comme le souligne très justement Michel Claire, car on ne joue pas à l’athlétisme (à méditer). Le côté ludique n’est pas une évidence en soi, il faut apprendre à le trouver pour l’apprivoiser et le maîtriser. Il est presque automatique dans d’autres sports (jouer à un sport collectif, avec l’eau…)

Et Oui ! Certains répondent à l’appel et sans être exhaustif (on ne peut citer tout le monde ici), pensons à Anne-Laure Barre, Anaïs Bourbonnais, Marion Brunel, Morgane Casalta, Cyrielle Dumout, Audrey Labonne, Morgane Paupert, Laureen Saunier, Myriam Souib chez les filles ou à Paul Comoy et Lucas Perrin chez les garçons (sans compter les juniors) qui, de part leur présence déjà mais leur performance aussi, fruit de leur régularité et de leur sérieux à l’entraînement (voir article de Pierrick du 17 mai pour les minimes, benjamins, poussins et écoles d’athlé) participent aux compétitions avec une volonté probante. Félicitons-les car ils font partie de l’avenir de notre club. Et réfléchissons à aider ceux qui ne l’ont pas à acquérir cette démarche en valorisant leur progression et leurs qualités ne serait-ce au moins pour la construction de leur future vie d’adulte… 

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