Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Un ciel d’une limpidité exemplaire surplombe la partie terrestre sur laquelle d’une part des hommes courent les uns après les autres pendant que les autres d’autre part, emmitouflés regardent et attendent des silhouettes connues. Le vert de l’herbe contraste avec le reste, cette herbe déjà tassée par les pas des foulées averties. Derrière, les arbres sont nus. Nous sommes en hiver, un de ces hivers agréable et presque printanier sinon automnal.

Regards dans un sens pour les spectateurs, hormis un curieux pointant ses yeux vers le photographe à moins que ce ne soit pour suivre plus longtemps l’un de ses favoris ou pourquoi pas encore un intrus. Regard des coureurs vers le sol comme si celui-ci comportait des difficultés que l’on ne présuppose pas. Sans doute un léger dévers qui oblige la cheville à une souplesse particulière, sans doute ce même dévers qui contraint le corps à se rééquilibrer. L’attention est à son comble en ce point précis de la course, une attention accrue par la difficulté sans doute du parcours et la fatigue se surajoutant, obligeant à la vigilance. La moindre faute se paie cash.

Image décomposée de bas en haut nous l’avons dit mais de droite à gauche aussi. Les maitres de l’action sont divisés : un groupe en arrière composé d’au moins quatre éléments poursuit le groupe du premier plan amené par le seul dont les yeux portent vers l’horizon. Il guide le reste de la procession. Il montre le chemin et ses poursuivants n’ont qu’à poser les pas dans les siens. Pascal, jusqu’à l’arrivée, lieu de délivrance de l’effort, les manchons au bras amène ses rivaux. Suivi de près par un triathlète qui tout comme lui ne présente pas de dossard visible car sans doute là aussi tous deux ont accroché autour de leur hanche le porte dossard réversible. Cependant, ils le savent, le numéro se doit d’être sur le torse. Sans doute alors y a-t-il eu inversion pour notre moulinois qui par erreur ou de manière volontaire portent le maillot à l’envers. Est-ce pour tenir la gorge au chaud ? Toujours est-il qu’il a le maillot notre intrus à la tête haute: le même que celui de Yacine ou de Guillaume ses partenaires de club.