Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Plusieurs coureurs sur l’image : dossard, maillot de club de différentes couleurs avec des motifs divers. Pas un du même club. Aux débardeurs sont ajoutés en sous couche des T-shirt et certains portent même des gants. Les coureurs sont rapprochés, certains se touchent quasiment.

Le sol, plus qu’humide, détrempé, se mêle à l’ambiance relativement froide du décor dont on peut apprécier la noirceur sur le fond blanc sans doute enneigé en arrière-plan.

Et ce qui tranche avec ce décor est bien entendu les couleurs chaudes ou vives des maillots ; celles-ci d’une part mais aussi celles des visages colorés par l’effort et la fraicheur du moment.

Ici nous ne sommes sans doute qu’au début de la course ; ces mêmes visages ne sont pas encore marqués par l’effort, les traits n’étant pas encore tirés,  les coureurs ne sont pas encore espacés suite à la durée du parcours.

Siméon Leca, cadet à cette époque, du club de l’EAMYA, se distingue sur au moins trois aspects.

-          Il est le seul à être manche courte. Il n’est pourtant pas bien gros mais toujours réchauffé.

-          Il porte le short d’athlétisme léger et facilitant du mouvement alors que les autres ont opté pour le short type rugby/foot ou le cuissard.

-          Tous les autres ont un appui au sol lors du cliché sauf lui, en pleine action, souhaitant se placer aux avant-postes de la course, doublant sans doute un concurrent dans l’action à l’abord d’un virage. Car comment expliquer le léger contact avec l‘adversaire du fait de l’espace à sa droite si ce n’est qu’il anticipe une courbe sur la gauche pour harmoniser et raccourcir le trajet ?

L’image nous propose une situation de cross, catégorie oblige car ici nous n’avons que des jeunes. Nous sommes dans un cross, saison en appoint, froid et humidité en option. Nous sommes dans un cross, les jambes maculées de boue, cette-dernière s’immisçant jusqu’au visage des acteurs dont Siméon, tachetant le maillot. Nous sommes dans un cross, chaussures à pointes en rappel, compétition induisant leurs utilisations bien qu’elles ne soient pas obligatoires. Pointes facilitant le griffé notamment en montée, pointe stabilisant la statique et évitant les forts dérapages, pointes utiles pour les terrains meubles et boueux, pour aller jusqu’au bout, debout…

Faire du cross, c’est accepter ces différents états… Siméon n’a aucun a priori ; il y va…