Bonjour ! On se retrouve aujourd’hui pour le neuvième numéro de Cœur d’athlètes. Comme annoncé la semaine dernière, c’est cette fois-ci l’autre salarié du club qui se retrouve sous les feux de la rampe. C’est donc de Pierrick Deschaume qu’il s’agit. Ancien sprinter de bon niveau au club, il est aujourd’hui entraîneur du groupe sprint/sauts des filles, mais  il s’occupe aussi des écoles d’athlé et poussins, et en plus de cela, il a su prouvé l’étendue de ses capacités en étant aussi Coach Athlé Santé, auprès des licenciés loisirs donc. Comme Arnaud, il intervient régulièrement dans les écoles primaires et participe aussi à la tournée estivale du Kid Stadium. On peut ajouter à cela le fait qu’il soit webmaster de ce site, en collaboration avec Mickaël Bellec. Le passionné d’athlétisme qu’il est se tient toujours au courant de l’actualité de notre sport et est incollable sur bon nombres de record du monde, y compris sur la performance, sur l’athlète et voire même sur le concours ou la course eux mêmes. Il reste aussi très apprécié de ses athlètes et anciens athlètes grâce aux liens qu’il réussit à tisser avec eux lors des nombreuses séances d’entraînement ou compétitions. Ainsi, à travers cette petite entrevue, peut-être apprendrez-vous à mieux le connaître ?

-        Peux-tu te décrire en 5 mots ?

Je crois que je peux me décrire comme étant perfectionniste dans ce que je fais, exigeant envers moi-même mais aussi envers les autres. Je suis impliqué et passionné par mon travail, qui dépasse souvent d’ailleurs du cadre professionnel, mais aussi dans ma vie privée.

Enfin, je suis réservé et j’intériorise beaucoup les choses, à tort parfois.

-        Quelle est ton expression favorite ?

‘’Sempre endavant’’, c’est-à-dire aller toujours de l’avant, expression catalane que j’ai apprise lors de mon passage dans le Sud de la France.

-        Depuis quand fréquentes-tu le monde de l'athlé et comment y es-tu venu ?

Cette année ça fait 21 ans que je suis dans le milieu de l’athlé. J’étais en CM2, j’ai vu un prospectus de l’EAMYA à l’école, j’ai voulu tester et aujourd’hui j’en ai fait mon métier

-        Quelles disciplines pratiquais-tu quand tu étais athlète ?

J’étais un modeste sprinter, avec 11’’50 sur 100m et 7’’40 sur 60m, et j’ai fait 6m03 en longueur en minime. A mon actif figure une seule participation aux championnats de France par équipe à la Roche-sur-Yon.

-        Tu as donc été athlète à l’EAMYA avant de partir entraîner dans le Sud. Comment se fait-il que tu sois revenu pour coacher au club ?

En 2003, on m’a proposé un emploi d’entraîneur au club de Bompas près de Perpignan, qui était le club de Nadir El Fassi (alors vice-champion du monde Junior du décathlon), un club spécialisé en épreuves combinées, ce qui m’a permis d’acquérir de l’expérience notamment dans les disciplines techniques.

En 2005, lorsque mon contrat là-bas s’est terminé, je suis revenu dans mon Bourbonnais natal et là Denise Lepot (l'ancienne Présidente du club) m’a proposé de m’embaucher à l’EAMYA, je n’ai pas hésité longtemps.…

-        En tant qu'ex-athlète et entraîneur actif, quel regard jettes-tu sur l'évolution de l'athlétisme au niveau local mais aussi national ?

Je pense qu’autant au niveau local que national, l’athlétisme est sur la bonne voie. Ce que beaucoup de personnes n’ont pas compris c’est que les mentalités et la société ont évolué, c’est pourquoi la pratique loisir prend maintenant une place importante. Sur ce point la FFA a tout compris et bien avant beaucoup de fédérations et a élargi son panel d’activités. Nous sommes aussi en avance sur la pratique des jeunes et la gestion du haut niveau, je pense qu’on fait du beau boulot et que l’on peut être fier de ne pas prendre la même direction que certains sports. Au niveau local, l’EAMYA compte 400 adhérents et est une institution reconnue sur l’agglomération tant au niveau social que compétitif.

-        Qu'est-ce qui a changé dans le club depuis tes débuts ?

Comme je viens de l’expliquer, nous avons pu voir l’émergence de pas mal de nouvelles pratiques, même si je suis et resterai un fervent défenseur de l’athlétisme traditionnel, nous devons accepter et s’ouvrir à un maximum de personnes. A Moulins, nous avons pas mal de soucis pour garder les athlètes post-bac, nous devons réfléchir à ce problème et à comment attirer les jeunes vers nous.

-        Sais-tu pourquoi les groupes de sprinters/sauteurs masculins et féminins sont-ils séparés ?

Il y a quelques années, nous avions fait ça pour que les critères soient clairs et que les groupes soient équilibrés en nombre, ce n’est peut-être pas une très bonne chose mais il faudrait voir comment nous pourrions remédier à ça et comment se répartir les groupes.

-        En plus d'être coach athlé compétition tu es depuis 4 ans coach athlé santé. Comment cela s'est fait et qu'est ce que cela t’apporte en plus ?

J’ai passé une formation coach athlé santé, c’était un passage obligatoire pour pérenniser mon poste et aider à développer le club. 4 ans et près de 90 adhérents plus tard, j’avoue que je ne suis pas déçu, ça m’a permis de travailler avec un public que je ne connaissais pas du tout et divertir mon activité et mes compétences.

-        Qu’est-ce que l’EAMYA t’a apporté ?

Je dois beaucoup à l’EAMYA, d’abord étant jeune j’y ai rencontré des amis que je côtoie toujours. D’ailleurs j’en profite pour faire un petit clin d’œil à l’un d’entre eux qui va fêter ses 30 ans très prochainement (sans le citer, il est encore éducateur au club et fils du président) et maintenant, le club me permet de vivre de ma passion, ce qui est très rare de nos jours.

-        Qu'est-ce que tu aimes dans l'athlé ?

Ce qui me plaît dans l’athlé, ce sont les valeurs qui y sont véhiculées, le dépassement de soi, le respect de l’adversaire ou encore cet aspect individuel qui ne permet pas de se cacher derrière les autres en cas de contre-performance.

-        Quel est le plus grand moment d'athlé que tu aies vécu ?

En tant que spectateur, c’était le 28 août 2003 à Paris à l’occasion des championnats du monde 2003. J’étais dans les tribunes, l’athlétisme français a vécu la plus belle soirée de son histoire avec les médailles dans la même soirée d’Eunice Barber à l’heptathlon, de Marc Raquil sur 400m et de Mehdi Baala sur 1500m, une ambiance fantastique !!

Il y a eu aussi 3 ans plus tard les championnats d’Europe de Göteborg auxquels j’ai eu l’occasion d’assister pour un regroupement de jeunes (2 par pays) organisé par l’EAA (Association Européenne d’Athlétisme), là j’ai eu la joie de côtoyer et de parler au grand Sergueï Bubka, à Carolina Kluft, et à Yelena Isinbayeva entre autre…

-        Y a-t-il un grand sportif que tu aimerais rencontrer ?

Malheureusement, ça ne sera plus possible mais j’aurais aimé rencontré Jesse Owens, athlète afro-américain qui a remporté 4 médailles d’or olympiques à Berlin en 1936 sous les yeux d’Hitler. Et plus, récemment, ce serait Roger Federer pour la simplicité et la gentillesse qu’il incarne.

-        Est-ce que tu suis d'autres sports ?

Je suis quasiment tous les sports et plus particulièrement le rugby pour les valeurs qu’il représente.

-        Quelle est l'image que tu retiens des JO de Londres ?

Paradoxalement, ce n’est pas une image d’athlé mais c’est la victoire des handballeurs français, même s’ils ont été salis par la suite, rien n’enlèvera les performances qu’ils ont réalisées.

-        Est-ce que tu aimerais dire quelque chose aux personnes qui vont lire cet article ?

Je souhaiterais surtout m’adresser aux jeunes qui ont la chance de réaliser de belles performances, sachez garder les pieds sur terre et n’oubliez pas d’où vous venez.

-        Enfin, quels sont tes projets pour l'avenir ?

Je viens d’obtenir un DEJEPS (Diplôme d’Etat de la Jeunesse, de l’Education Populaire et du

Sport) en athlétisme et disciplines associées, qui j’espère me permettra de continuer à faire évoluer le club et aussi d’aider mes athlètes à réaliser de belles performances.

Et bien alors on te souhaite de continuer à mener une carrière pleine au club et d’amener tes athlètes vers des sommets.

Quant à nous on se retrouve très prochainement pour le prochain numéro de Cœur d’athlètes. Et n’oubliez pas, l’athlétisme est une formidable raison d’être heureux !

L’EAMYA possède maintenant une page Facebook ! N’hésitez pas à nous rejoindre ! http://www.facebook.com/athlemoulins

                                                                                              Benoit FAIVRE