Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Le contraste est saisissant. Ou plutôt les contrastes puisque cette image se construit sur ce principe.

C’était la semaine dernière à Vichy aux interclubs.

Un sautoir à la perche, un sauteur en action, trois personnes au regard rivé sur le sportif.

Et comme pour être en meilleure harmonie avec son réceptacle, le sauteur (Frank Wierzba, coach perche de l’EAMYA) est de bleu vêtu, le maillot obligatoire du club pour la compétition. Et comme pour mieux se fondre au tapis, l’un des juges, de T-shirt rouge habillé, scrute la réussite ou l’échec. Le rouge, le bleu, enlaçant le blanc en ce WE électoral là n’est pas banal.

Les contrastes, venons-en. Et tout d’abord celui du décor entre les couleurs de la piste ou du matériel en opposition au noir et blanc du ciel chargé à l’occasion, dont les nuages ont tourné un moment autour de ce stade sous les rayons de soleil avant d’abattre leurs grondements et de décharger leur pluie et leur grêle au moment du saut à la perche et du passage des 3m50. Ce contraste donc du climat changeant qui modifie les performances de par les conditions qu’il octroie. Opposition encore dans le décor entre les résineux bien sombres et les feuillus encore peu développés.

Contraste toujours entre la statue blanche en arrière-plan et l’ombre de l’athlète sur le sautoir ; entre l’image de l’inertie et celui du mouvement. Mais le plus saisissant est sans doute celui qui nous fait apprécier tout l’art et la difficulté de cette activité : la perche arrondie et prête à fournir son énergie contre la rigidité droite et froide des poteaux et de la barre à franchir.

Les différences entre les lignes courbes et les lignes droites que seule l’image fixe nous permet d’apprécier. Mais là, l’image fixe nous ramène à une similitude, celle de la statue et du moment T (inertie et fixation du mouvement). Et là encore, le lien commence à ce faire, symbolisé par l’alignement de la perche avec le bras du discobole. En revanche le sens du mouvement est inversé : l’un doit monter vers la gauche tandis que l’autre doit prendre la direction inverse. Lequel capitulera. Sans nul doute le perchiste dont l’activité se conclut inévitablement par un échec au même titre que celle du saut en hauteur.

Photo : Fabrice Gicquel – 5 mai 2012

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