Une photo en dit long mais peut-être pas assez.

Une photo dévoile les secrets à moins qu’elle ne les déforme ou ne les transfigure.

Ce ne sont que des numéros pour le tout un chacun. Et pourtant ces numéros portent bien des noms (de gauche à droite : Siméon, Martin, Rémi et Bastien).

De deux manières on remarque que ces quatre athlètes sont du même club.

Le maillot bien évidemment en témoigne ; maillot débardeur qui pour deux d’entre eux suffisait semble-t-il malgré le froid et l’humidité de la journée.

Les numéros ensuite quasi dans l’ordre des inscriptions réalisées par le club pour ces championnats interrégionaux à La Tour de Salvagny du 19 février 2012. Et pour ces numéros dont le 680 est inexistant, c’est tout simplement que, par anticipation, les entraineurs du club avaient inscrit plus de cadets que ceux ici présents. L’un n’a pu se libérer.

La course est faite. Difficile à n’en pas douter. Les visages sont quelque peu marqués par l’effort intense de leur 4950 m. Mais surtout la boue et la pluie sur leur corps qui, ajoutées au froid, engourdissent les membres et le visage. La douche n’est pas loin et c’est tant mieux car elle permettra de revigorer ce corps endolori. Mais la délivrance du devoir accompli, de la course faite et peut être pour certains la satisfaction du résultat, amoindrit les faiblesses momentanées. La course est faite, place à celle des juniors, des seniors…, place à leurs encouragements, juste rendu de ce qui leur a été offert. A leur âge la récupération est rapide…

Et dans ces tribunes de ciment qui par ailleurs rajoute une couche à l’ambiance froide de la journée, certains sont encore en phase d’attente. Les seniors sans doute. En bas à gauche, ils restent bien emmitouflés dans leurs vêtements, bonnet sur la tête pour ne pas prendre froid avant que leur tour n’arrive, avant que les tours de l’hippodrome testent leur volonté.

Le photographe d’un fait intentionnel ou involontaire a su magnifier les quatre cadets par une prise en contre-plongée, laissant loin derrière eux l’environnement proche, témoignant en cela si ce n’est une certaine admiration une certaine reconnaissance. La préoccupation de ses jeunes n’est pas l’objectif de la boite noire mais leur camarade d’à côté ou le retour sur soi. Si, comme aujourd’hui le nombre de jeunes diminue dans les activités sportives aussi exigeantes que peut l’être l’athlétisme, ces quatre amis sont ensembles, c’est qu’ils s’apprécient et que, quelque soit le résultat, ils savent qu’un effort vaut celui de l’autre ; ils s’identifient à travers la difficulté et l’adversité. Ils appartiennent au même groupe ; celui des coureurs de demi-fond, de cross, des athlètes tout court au sens originel du terme.

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